wait
Menu

Juliette Paulet

Entre-voir

 

 

2019 - en cours

 

 

Je souhaitais questionner le portrait par le prisme des contraintes d’un lieu clos, un Centre Educatif Fermé pour mineurs. Pour cela, j’ai mené avec l'association Génépi une dizaine d’ateliers sur le portrait, de janvier à mai 2019. L’administration avait annoncé dès le début ; si les photographies comportaient des visages reconnaissables, elles ne pourrait être montrées.

 

Comment représenter les sujets lorsque ceux-ci sont infigurables ?

Est-ce que le portrait peut s’émanciper de ces contraintes de représentation ?

Qu’est-ce que le portrait sans visage identifiable ?

 

J’ai décidé de m’approprier ce sujet pour la réalisation de mon mémoire de fin d’étude à l’Ecole Nationale Supérieure Louis-Lumière, de prendre le temps de questionner le portrait, en m’appuyant sur un terrain de recherche avec les ateliers.

 

Durant ces ateliers j’ai découvert que les jeunes étaient dans l’impossibilité de se photographier sans montrer leur visage, il n’était alors pas question d’utiliser l’angle du portrait de dos, du visage caché par un objet. Le face à face était essentiel et leur permettait de se mettre en valeur, mais il empêchait toute diffusion de l’image. Pour moi, il était pertinent de trouver un moyen de montrer, de contourner la contrainte et la représentation du portrait photographique. Je souhaitais respecter l’anonymat sans faire usage d’une censure radicale.

 

Ainsi avec ces premières recherches, je propose une ébauche d'expérimentation avec une méthodologie précise et évolutive. Celle-ci peut se décliner ainsi :

 

Le regardeur entre dans une pièce au noir, seul un chemin fluorescent au sol guide son trajet. Il découvre de très faibles lueurs à hauteur de ses yeux et s’aperçoit que ce sont des cadres, mais ne peut encore distinguer ce qui y est représenté. À mesure que le temps passe, son oeil commence à s'adapter à l'obscurité, une insaisissable image se dévoile progressivement. Pendant ce temps c’est son imaginaire qui travaille ; un paysage, une route, une forêt, autant de possibilités que de regardeurs. Petit à petit, il distingue la forme, un buste, un visage, il est face à quelqu’un. Le portrait qui se forme devant lui semble progressivement de plus en plus visible. Les yeux, le nez, la bouche, il croit reconnaitre une personne de son entourage. C’est un mélange entre ses pensées et l’image qui se trouve devant lui. Chaque seconde semble faire surgir infimement de nouveaux détails.

 

 

 

RECHERCHES PHOTOGRAPHIQUES 1

 RECHERCHES PHOTOGRAPHIQUES 2