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Juliette Paulet

« Théo marchait, appuyé sur sa canne, le dos voûté.

Je l’ai suivi des yeux jusqu’à la Roche et puis je l’ai perdu quand il s’est avancé entre les premières maisons.
Avant, je suivais les pauvres dans la rues, les plus démunis, ceux qui marchaient.

Je voulais pas savoir où ils allaient. Je voulais simplement les suivre.

Leur pas.

Leurs ombres.

Ils n’avaient rien. Ils avaient froid. Je prenais des photos.

J’ai fait ça pendant plus d’un an. En décembre la neige est tombée. J’ai pris d’autres photos, ces hommes, toujours de dos, leurs manteaux gris, les pas dans la neige.

Je les prenais aussi quand ils dormaient sur les cartons.

Des dos qui racontent autant que des visages. »

 

 

Les déferlantes, GALLAY Claudie.